Soldat 1970 en position mitrailleuse de fortification :
Uniformes de tenue de combat 1939-1960 :
Baraque de La Clusette, vestiges de la mobilisation gravés par les soldats. Restauré le 09.07.2020
Documents issus des archives ARCINFO et de la bibliothèque de Profortins :
Nouvelle organisation de la couverture frontière
Le Val-de-Travers fortifié : Valtra
Historique
Avant 1938 la couverture de la frontière était assurée par les bataillons du Landsturm recrutés dans la région limitrophe 24 ou 48 heures avant le premier jour de mobilisation.
Ils étaient en mesure de barrer les accès principaux au territoire.
Les quelques faiblesses de ce système remarquées lors de la grande guerre 14-18 forcèrent l’état-major à constituer, à titre d’essai, une couverture territoriale renforcée chargée de barrer en profondeur les principaux axes d’accès du pays.
En ce qui concerne le canton de Neuchâtel cette mission fut attribuée en 1936 au divisionnaire Roger de Diesbach commandant de la 2ème division.
Il décida de barrer les 3 axes principaux du canton soit : La Vue des Alpes, La Tourne et le Val de Travers, constituant une dizaine de groupes d’arrêt et une quinzaine de postes de sûreté aux endroits où les chars ennemis ne pouvaient quitter aisément les axes de pénétrations.
Les groupes d’accès étaient parfois renforcés par une pièce d’artillerie antichar de 7,5 cm et les postes de sûreté étaient composés d’hommes habitants le secteur des emplacements de combat.
Le bataillon 19 devint alors le groupe d’alerte chargé de « tenir » La Tourne.
C’est sous les ordres du commandant du Bataillon 19 que furent placés jusqu’à la mobilisation les différents groupes d’intervention.
Le commandant devait tenir leur état nominatif, assurer leur instruction sur les lieux de combat et les assermenter en temps de paix.
Le commandant de Diesbach confia l’organisation de la couverture renforcée de la frontière au Col. Carbonnier qui devint le 1er commandant de la Br Fr 2.
L’énergique impulsion de ce chef que doublait un architecte de talent contribua à la rapide et correcte mise en défense de notre secteur délaissé par le bureau fédéral des fortifications occupé par les travaux du front nord et ceux de Sargans.
Cette organisation fut maintenue jusqu’au 31 décembre 1937 c’est à dire jusqu’à l’entrée en vigueur de la nouvelle loi d’organisation militaire du 1er janvier 1938 qui créait toutes les brigades frontières de la confédération.
C’est en 1938 qu’est née la Br Fr 2 dont la zone d’action s’étendait à l’est jusqu’à St-Brais, Sonceboz et Taubenloch. Ce secteur ne comprenait alors que quelques ouvrages minés et barricades.
La Br fr 2 se composait de trois régiments et de diverses unités de brigades soit :
- le rgt fr fus 43 ( bat fr fus 221, 222, 223 )
- le rgt fr car 44 ( bat fr car 224, 225 )
- le rgt fr car 45 ( bat fr car 226, 227)
Le premier régiment était recruté dans la partie francophone du canton de Berne et les deux autres dans celui de Neuchâtel. Il y avait aussi trois troupes légères (élite)
- cp mot mitr 2
- cp mot ca inf 22
- cp mot cyc 22
Les bataillons frontières étaient organisés sur mesure en fonction du compartimentage de leur secteur.
Les hommes d’élites avaient une double incorporation : dans la compagnie de frontière, incorporation primaire et dans celle de base, incorporation secondaire.
Ce système permettait, selon les cas, de retirer les hommes d’élite des bataillons d’élite pour toutes les missions éventuelles ou de licencier les hommes de la Landwehr et du Landsturm pour ne faire tenir le secteur que par les bataillons de base.
Le bataillon fusiller 22 (BE f) et le bataillon carabinier 2 (NE) étaient les bataillons de base de la brigade frontière 2.
Le bataillon carabinier 2 avait donc quatre compagnies de carabiniers, une pour chaque bataillon frontière.
Le service actif.
Lors de la mobilisation du 28 août 1939, le PC de la brigade s’installe à l’hôtel du soleil à Neuchâtel, puis plus tard, à la clinique du Chanet et la brigade se met avec une très grande vigueur à construire elle-même ses fortins et barrages antichar.
Les fortins de Valangin furent construits en 1939 par la troupe (gros œuvre) et terminé par des entreprises privées.
Ils ont été conçus dans le but d’être le dernier rempart de fortifications de frontière avant d’arriver sur le plateau, axe Côtes du Doubs-Berne.
Douze hommes occupaient l’ouvrage 950 et sept l’ouvrage 951 à Valangin.
De septembre 39 à juin 40, la deuxième division renforcée est engagée dans le secteur de la brigade qui passe alors sous ses ordres.
La brigade légère 2 cantonne dans les Franches-Montagnes, le régiment d’infanterie 13 sur le front Les Brenets-Sonmartel.
Le groupe d’exploration 2 patrouille dans la Vallée des Ponts tandis que le régiment d’infanterie 8 s’établit entre la Vue des Alpes et la Tourne et le régiment d’infanterie 1 du Creux-du-Van à Vaumarcus.
Mi-juin 40, lors de l’arrivée des Allemands à la frontière du Jura, la deuxième division se trouve dans le secteur de la brigade frontière 3.
Elle dépêche le bataillon fusiller 18 à Saignelégier et le bataillon fusiller 19 aux Verrières.
La brigade participe ainsi partiellement du 16 au 22 juin 40 à l’internement du 45ème corps d’armée franco-polonais (67ème div. française, 2ème div. polonaise et 7ème régiment de spahis algérien).
Les troupes internées franchissent la frontière dans le secteur du Doubs, principalement dans le Clos-du-Doubs.
Des détachements anglais et belges entrent au Col des Roches.
Dès juillet 1940 et pour quelques mois seulement, la deuxième division ne laisse plus dans le secteur de la brigade que le régiment 8, chargé de tenir Neuchâtel, où il construit barricades et fortins avant de partir pour le Réduit.
Il y commença son dur apprentissage de troupe de montagne, mais combien de fois, apercevant de leurs sommets la ligne bleue du Jura, nos fusiliers n’ont-ils pas adressé une pensée amicale et confiante à leurs camarades de la Br fr 2 ?
Le sacrifice total que l’on réclamait de ce bataillon frontière conditionnait l’utile intervention de la division dans son secteur d’opération.
Du 28 au 31 janvier 1943, le commandant de la brigade organise à St-Imier-Mont Soleil les championnats d’hiver de la brigade frontière 2.
Au cours du service actif la Br Fr 2 est renforcée organiquement par les bataillons territoriaux 166 et 167 (NE) qui sont groupés en un régiment ad hoc sur la Basse-Areuse et à Neuchâtel.
Des troupes de l’armée de campagne ne sont engagées à nouveau en zone frontière qu’à partir de l’arrivée de l’armée de Lattre en Franche Comté, en août 44, et ceci jusqu’en novembre.
Réorganisation de 1952
En 1952, le régiment 43 quitte la brigade qui est amputée du secteur correspondant. Les bataillons territoriaux sont dissous. Les bataillons d’élite et le bataillon carabinier 2 entrent dans la composition du régiment d’infanterie 8.
De son côté, la bataillon 224 devient fribourgeois tandis que les unités de troupes légères passent à la brigade légère 1.
Notons au passage qu’avec l’arrivée du colonel Krügel apparaissent les bandes vertes réservées jusque-là au chef d’arme de l’infanterie.
Il faut attendre le brigadier Glasson pour que l’on confère enfin à notre commandant les feuilles de laurier correspondant à sa fonction.
Brigade de combat
Si les organisations subséquentes n’ont pas apporté à la brigade de modification fondamentale, remarquons toutefois que l’ancienne couverture frontière s’est progressivement transformée en une brigade de combat comparable à nos grandes unités d’armée.
Nous tenons à remercier Monsieur le divisionnaire Denis Borel et le colonel Alain de Reyner, ainsi que les anciens commandants de la brigade pour leur aimable collaboration.
Les Commandants de la Brigade frontière 2
Col | Louis Carbonnier | 1886 |
architecte
|
Neuchâtel | 1936 – 1945 |
Col | Marcel Krugel | 1893 |
fabricant de pierres d'horlogerie
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Travers | 1945 – 1950 |
Col | Jean Grize | 1895 |
directeur de l’Ecole de commerce
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Neuchâtel | 1951 – 1955 |
Col | Georges Marti | 1903 |
pharmacien à Cernier
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Thièle | 1956 – 1960 |
Br | Pierre Glasson | 1907 |
présid. Association des fabricants de cigarettes
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Fribourg | 1961 – 1965 |
Br | Léo Du Pasquier | 1910 |
Directeur général d’Ebauches S.A
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Neuchâtel | 1966 – 1971 |
Br | Ernest Grandjean | 1916 |
adj chef troupes mécanisées et légères
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Thoune | 1972 – 1975 |
Br | Gilles Chavaillaz | 1922 |
off instr troupes mécanisées et légères
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Posieux | 1976 – 1980 |
Br | Jean-Michel Zaugg | 1928 |
Directeur de L'Ecole Normale cantonale
|
Neuchâtel | 1981 – 1987 |
Br | François Habersaat | 1930 |
président de la Fédération horlogère Suisse
|
Neuchâtel | 1988 – 1992 |
Br | Fritz Stoeckli | 1942 |
professeur à l'Université Neuchâtel |
Saint-Blaise | 1993 - 1995 |
Documents d’archives
Les officiers de la Division Frontière 2 en 1939
Les Gardes-Fortifications
Ci-dessous, archives Henri Schindelholz, 1939, le personnel de DUBIED au plan Wahlen et soldats mineurs au viaduc de Couvet
Le Plan Wahlen : Plan Wahlen
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